Pourquoi fertiliser ?
Lorsque l’on cultive son potager les cultures puisent dans le sol divers éléments nécessaires à leur croissance. Si on ne comble pas ces “pertes” régulièrement, le sol va s’appauvrir lentement, les récoltes vont diminuer, des problèmes de croissance, des carences ou des maladies vont apparaître.
Pour fertiliser le potager on va donc apporter régulièrement des matières organiques :
- Elles vont nourrir le sol, ou plutôt les nombreux organismes qui le colonise : bactéries, insectes, vers de terre etc. Après avoir “digéré” cette matière organique, ils vont la rendre disponibles aux plantes qui pourront s’en nourrir.
- En se dégradant cette matière va aussi structurer le sol en augmentant ou stabilisant son taux d’humus. C’est la couche supérieure du sol, le support fertile de vos cultures qui retient les éléments fertilisant et l’eau, favorise l’activité biologique, le drainage et l’aération du sol.
- L’activité biologique des divers organismes va aussi aérer le sol, facilitant la croissance des racines et les échanges d’air et d’eau.
En agriculture (conventionnelle ou bio) dans de nombreux cas on nourrit directement la plante avec des engrais chimiques. Ceux-ci seront directement assimilables sans avoir à être transformés par les micro-organismes. C’est rapide et efficace, mais cela donne souvent des légumes avec moins de goûts, plus sensibles aux maladies et dégrade petit à petit la vie du sol.
Les éléments fertilisants
Les matières organiques vont apporter des éléments fertilisant au sol. Les plus importants sont l’azote, le phosphore et le potassium (les fameux “NPK” des engrais). En schématisant :
- l’azote favorise le développement des tiges et des feuilles.
- le phosphore les fleurs et les graines.
- le potassium les racines et les fruits.
Mais de très nombreux autres éléments sont également présents comme le soufre, le magnésium, le calcium et de nombreux oligo-éléments. L’humus lui est produit en grande partie grâce aux matières riches en carbone.
Quand et comment fertiliser son potager
Un apport annuel de compost
Traditionnellement on fait un ajout important de matières organiques une fois par an. Le plus souvent en automne, mais c’est aussi possible de le faire au printemps. Si l’apport est suffisant, aucune fertilisation ne sera nécessaire le reste de la saison.
Pour cela on utilise du compost confectionné avec les divers restes de cultures et déchets de cuisines. Mais il est rare que cela soit suffisant et il est souvent nécessaire de faire un complément avec du fumier et/ou d’autres matières organiques récoltées à droite ou gauche : tontes de pelouse, feuilles d’arbres etc.
Une fois composté plusieurs mois, ce compost mûr est répandu sur la surface du potager quelques semaines avant l’implantation d’une culture. Il peut aussi être ajouté avant la culture d’un engrais vert.
Mettre en place une rotation des cultures
Dans le cadre d’une rotation des cultures simple on fait un apport annuel sur environ un tiers de la surface :
- La première année on fertilise seulement la partie qui recevra les légumes les plus gourmands (tomates, courges, pomme de terre …).
- La deuxième année ce sont les légumes ayant des besoins plus modérés y sont cultivés (laitues, carottes, petits-pois …).
- La troisième année ce seront ceux qui nécessitent un sol peu fertile (oignons, ail, radis …).
- La quatrième année on re-fertilise et ainsi de suite.
Avec des engrais verts
La culture d’engrais verts en plus d’apporter un complément de fertilisation, va permettre de protéger le sol et d’améliorer sa structure en l’aérant ou en apportant de l’humus. Presque indispensable en hiver, ils peuvent aussi être intercalés entre un maximum de cultures en cours de saison si elles le permettent.
Si vous ajoutez des matières fertilisantes avant de les cultiver (fumier, compost …), ils vont les rendre mieux assimilables pour les cultures suivantes. De plus certains engrais verts captent de l’azote dans l’air et le restitue dans le sol.
Voir : Pourquoi utiliser des engrais verts ou Comment semer, cultiver et détruire un engrais vert.
Couvrir le sol
En couvrant le sol de vos cultures avec un paillis composé de matières organiques variées vous allez là aussi augmenter sa fertilité. L’activité du sol va augmenter, les matières se dégrader et nourrir petit à petit le sol.
Il va aussi éviter au sol de se tasser et garder une structure meuble et aérée, favorable à l’activité biologique et au développement des racines.
ll est préférable de ne pas utiliser des restes de culture ou de cuisine directement sans les composter. Ils peuvent attirer des ravageurs ou des maladies. Utilisez plutôt de la paille, de l’ortie, de la consoude, des feuilles mortes, du broyat de branchages (brf) etc.
Voir : Le paillage au potager
Engrais liquide d’appoint
L’utilisation d’engrais liquides en cours de culture est surtout utile pour les légumes les plus gourmands. Mais si la fertilisation “annuelle” a été effectuée correctement, ce n’est vraiment pas obligatoire.
Cela peut donner un coup de “boost” à vos cultures ou combler certaines carences. Mais attention si les apports sont trop importants divers problèmes peuvent survenir : maladies, arrêt de développement, mauvaise conservation de la récolte …
Pour cela on utilise des fertilisants organiques liquides que l’on va apporter 2 ou 3 fois lors de la croissance des légumes :
- Divers purins et extraits de plantes.
- Du fumier dilué dans de l’eau (1 kilo dans 10l d’eau).
- De l’urine humaine (1l d’urine dans 10l d’eau).
Pour les petites cultures en ville ou pour la culture de légumes en pots, l’urine est un fertilisant efficace et facile d’accès !
Les autres engrais et amendements
D’autres matières organiques ou minérales peuvent être utilisées en complément pour fertiliser ou améliorer son sol :
- Cendre : apporte du potassium et du phosphore.
- Chaux, dolomie, craie : pour corriger les sols au PH trop acide.
- Corne broyée : riche en azote.
- Sang desséché : riche en azote.
Les légumes et leurs besoins
Généralement on sépare les légumes en trois catégories en fonction de leur besoin. En voici un classement (non exhaustif) :
Besoins importants (2/3kg de compost / m2)
- Tomates
- Courges
- Concombres et cornichons
- Aubergine
- Poivrons et piments
- Choux
- Poireaux
- Pomme de terre
- Épinards
- Fraises
- Maïs
Besoins modérés (1kg de compost / m2)
- Betteraves
- Carottes
- Panais
- Salsifis et scorsonères
- Laitues
- Blettes
- Chicorée
Besoins faibles (pas de fertilisation)
- Ail
- Oignons
- Échalotes
- Navets
- Radis
- Pois
- Haricots
- Fèves