Comment faire ses extraits (purins) de plantes

Préparation

Matériel

  • Un récipient (seau, bidon) pour faire fermenter votre mélange. Il doit être d’un volume plus grand que celui de la préparation : pour faire 10 litres de purin, utilisez un seau de 15 litres.
  • Pour filtrer une passoire, un tamis ou un morceau de tissu fera l’affaire.
  • Pour stocker, des récipients en plastiques qui ne laissent pas passer la lumière sont parfaits : bouteilles de lait, cubis de vin etc.

Utilisez du plastique ou de l’inox pour les contenants. Par contre évitez les autres métaux et le bois qui peuvent altérer ou stopper la fermentation.

Les plantes

Pour la confection des extraits vous pouvez utiliser des plantes séchées ou fraîches. Lors de la préparation, seul le dosage change : il faut en mettre à peu près 10 fois moins si la plante est sèche (100gr sec = 1kg frais).

Séchées elles ont l’avantage de pouvoir être stockées et utilisées à n’importe quelle moment de l’année.

Il ne faut pas mélanger plusieurs espèces de plantes lors de la confection de purin. Cela peut empêcher une bonne fermentation. Par contre vous pouvez faire des mélanges avec des extraits fait chacun de leur coté.

L’eau

Il faut utiliser de préférence de l’eau de pluie qui présente un PH plutôt acide et qui ne contient pas de chlore.

L’eau du robinet peut être utilisée si elle n’est pas calcaire. Faites-la reposer 2 jours, le chlore va ainsi s’évaporer et ne bloquera pas la fermentation.

Le lieu

Pour une bonne fermentation, sans blocages, il est préférable de faire ses purins dans un endroit ni trop chaud, ni trop froid (12/20°), où les températures varient peu et qui ne gèle pas. Par exemple dehors à l’ombre en été ou dans un garage si il fait trop froid.

Le temps de fermentation est dépendant de la température. Plus la température est élevée plus ça fermente vite.

Il est rare qu’un purin sente totalement la rose. Si vous le faites sur votre balcon en été ça peut poser des problèmes avec vos voisins !

Faire ses purins de plantes

1. La fermentation

  1. Il est préférable de hacher les plantes plutôt que de les utiliser entières. Elles libéreront ainsi plus de substances actives.
  2. Dans un récipient recouvrez-les d’eau (en général 1 à 2 kg de plantes fraîches pour 10 litres d’eau).
  3. Couvrez-le récipient pour le protéger de la pluie et des insectes. La fermeture ne doit pas être hermétique et le gaz doit pouvoir s’échapper (mais vous verrez plus loin que ce n’est pas forcément l’idéal).
  4. Laissez macérer plusieurs jours.
  5. Tous les jours brassez le mélange. Lorsque de petites bulles d’air se forment c’est signe que la fermentation est en cours.
  6. Dès que vous remarquez qu’il n’y a plus de bulles qui se forment lorsque vous brassez, soutirez le mélange. La fermentation est terminée et vous n’avez qu’un ou deux jours avant que l’extrait ne commence à putréfier.

A 10/15° il faut environ une semaine pour que l’extrait fermenté soit prêt.

Remarques

Dans l’absolu, pour produire un extrait de bonne qualité et efficace il faut que la préparation fermente sans s’oxyder. Pour cela il faut le faire dans un milieu “anaérobie” (sans oxygène). De cette façon le mélange ne va pas s’oxyder ni putréfier et va fermenter comme le cidre ou le vin.

C’est pourquoi on appellera ce type de préparation un “extrait fermenté” plutôt qu’un “purin”. Il y a fermentation plutôt que putréfaction et le résultat est un liquide beaucoup plus clair et sans mauvaises odeurs.

La mise en oeuvre est un poil plus compliqué car il faut fermer hermétiquement le contenant. Mais de cette façon vous produirez un extrait de plantes de qualité, qui aura beaucoup plus de chance d’être efficace.

L’innéficacité supposée des purins dans certains tests provient peut être d’une mauvaises préparations de ceux-ci.

Je vous invite à visionner cette vidéo qui explique très bien la chose et comment le faire soi-même ! (merci à Patrick Goater de purin d’ortie bretagne).

2. Le filtrage

Pour éviter que la fermentation ne redémarre lors du stockage, il faut filtrer la préparation. Cela évitera aussi que des résidus de plantes n’obstruent la pomme de votre arrosoir ou de votre pulvérisateur.

Filtrez à l’aide d’une passoire ou d’un t-shirt puis utilisez ou stocker votre mélange. Les résidus de filtration seront mis au compost.

3. Stockage

Dans de bonne conditions les purins peuvent se conserver jusqu’à une année. Pour cela il faut les entreposer dans une pièce fraîche avec peu de variations de température (une cave !).

Les contenant seront en plastique ou en inox et ne doivent pas laisser passer la lumière. Ils seront rempli à ras bord pour qu’il y ai le moins d’air possible. Vous pouvez presser le bidon pour chasser un maximum d’air avant de le fermer.

Parfois des re-fermentations se produisent et les bidons gonflent. Ouvrez-les rapidement pour dégazer. D’après la littérature ça ne nuit pas à leur efficacité.

Utilisation

Arrosage

Surtout pour fertiliser, les purins s’utilisent en arrosage au pied des plantes. En général il faut diluer le purin à 20% (2 litres pour 10 litres d’eau).

En pulvérisation

Pour leurs actions insectifuges, fongicides ou fertilisantes, les purins s’utilisent souvent en pulvérisation. Il faut pulvériser l’extrait sur toute la plante, y compris et surtout sur le dessous des feuilles.

Généralement il faut diluer le purin à 10% (1 litre pour 10 litres d’eau).

Pour que la préparation s’accroche mieux à la plante et soit plus efficace il est conseillé d’ajouter un agent mouillant. Le savon noir est l’ingrédient de la situation.

Recommandations

  • Il ne faut pas traiter des plantes qui sont en manque d’eau. Dans ce cas là, arrosez-les un ou deux jours avant le traitement.
  • Il est également préférable de ne pas appliquer de traitement juste avant une pluie. Il serait lessivé et rendu inefficace.

Quelques purins (ou extraits fermentés)

 

Sources

  • Pour d’autres précisions vous pouvez consulter “Purin d’ortie et compagnie”. De nombreuses informations de cette page en sont tirées.